Résumé :
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En région Rhône-Alpes, où l'activité laitière caprine tient une place importante, le Pôle d'Expérimentation et de Progrès caprin a lancé une étude pour mesurer l'effet des pratiques d'élevage sur les numérations cellulaires des laits de tank de troupeaux caprins. En effet, le comptage cellulaire est un indicateur de l'état sanitaire de la mamelle et du niveau de la production lactée. Le maîtriser est donc un enjeu pour le producteur et pour le transformateur, d'autant qu'il constitue un critère de paiement du lait. Pour recenser les pratiques de traite et de gestion du troupeau mises en place, un questionnaire a été réalisé par les techniciens des laiteries partenaires dans 331 élevages. Il ressort que deux tiers des exploitations ne prolongent pas les lactations, que plus de trois quarts disent maîtriser le risque d'impact, limiter la surtraite, effectuer un réglage annuel de la machine à traire et changer annuellement les manchons. Par contre, moins d'un quart des exploitations traitent au tarissement, traient les primipares en premier, font du post-trempage, et environ 60 % réforment sur critères de santé mammaire. Par ailleurs, les numérations cellulaires des laits de tank d'Octobre 2000 à Avril 2002, recueillies auprès du laboratoire des laiteries partenaires, ont permis de définir sept groupes d'élevages selon la présence de rupture de livraison, leur moyenne, minimum et maximum. Les numérations mensuelles des groupes suivent des cinétiques différentes, ce qui laisse supposer que les exploitations à faibles numérations en début de lactation mettraient en place des mesures curatives (traitement au tarissement, réforme sur critère de santé mammaire). Les élevages à faibles numérations en fin de lactation respecteraient les mesures préventives (post-trempage, maîtrise du risque d'impact, limitation de la surtraite et traite des primipares en premier). Par comparaison des pratiques de chaque groupe, peu de différences significatives ressortent. Par tests ki², huit pratiques sont liées aux données cellulaires mais les effectifs ne montrent pas toujours de sens évident au lien. Des Analyses Factorielles des Correspondances Multiples et des tests ki² montrent que peu de pratiques sont liées entre elles et que la combinaison de plusieurs pratiques curatives ou préventives n'apparaît pas liée aux données cellulaires si toutes les exploitations sont introduites. Par contre, en gardant uniquement des exploitations à niveaux cellulaires équivalents et faibles en début de lactation, celles à faibles numérations en fin de lactation sont moins nombreuses à pratiquer les lactations longues. Pour beaucoup de mesures, les pratiques de la région sont donc homogènes mais leurs combinaisons sont multiples. De ce fait il est difficile de mettre en évidence des liens. Cela souligne la difficulté rencontrée par les éleveurs à maîtriser les cellules, principalement due à la multiplicité des facteurs d'influence et des situations.
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