Résumé :
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Le Comité Permanent de la Convention Européenne vient d'émettre une recommandation visant à améliorer le bien-être des dindes en élevage. Des éléments d'enrichissement devront être placés dans l'environnement immédiat des animaux afin de réduire la fréquence de picage. Cependant, ce type de stratégie ne repose que sur des données obtenues en stations expérimentales et demandent à être validé dans des conditions réelles. Une étude est donc menée par l'I.T.A.V.I. (Institut Technique de l'Aviculture) en collaboration avec les fabricants d'aliments (Arrivé et Doux) pour tester l'impact de l'aménagement des bâtiments d'élevage sur les performances des dindes, la qualité des carcasses et le comportement des animaux. Cette étude se déroule sur deux élevages de dindes de chair : le premier situé en Vendée, le second en Bretagne. Chaque site comporte deux bâtiments semi-clairs ou clairs (type Louisiane) de l 000 m chacun contenant 8 000 dindes de souche T9. Dans chaque bâtiment on distingue deux zones, l'une nommée «expérimentale», l'autre «témoin». L'enrichissement du milieu au sein de la zone expérimentale consiste à disposer en pointillés des « panneaux visuels », ou barrières, au centre des bâtiments. Ceci permet d'initier des zones de couchage et des zones de passage pour les dindes, limitant ainsi les dérangements entre animaux. De plus, des ficelles et des plaques brillantes sont installées au niveau des lignes de mangeoires et d'abreuvoir. La dinde étant en effet un animal curieux, l'introduction de ces nouveaux objets dans son environnement pourrait l'inciter à les picorer et dévier ainsi le comportement de picage. Dans ces mêmes bâtiments, la zone témoin ne bénéficie d'aucun enrichissement. Des observations sont faites dans chaque site à âges fixes : à trois, six, neuf, douze et quinze semaines. Elles comprennent un relevé zootechnique (croissance, mortalité), un relevé des lésions effectuées en élevage et un contrôle final à l'abattoir (griffures, escarres, picages) ainsi qu'un relevé comportemental par la méthode du « scanning » et du « focal sampling » (fréquence des picages, activité générale et utilisation des aménagements). La mortalité, les lésions par picage, griffures et escarres sont moins importants dans la zone expérimentale que dans la zone témoin. De même, la fréquence de picage entre congénères est inférieure dans les zones enrichies. Ces résultats confirment l'intérêt d'enrichir le milieu d'élevage des dindes pour leur bien-être. Des expérimentations à plus grande échelle pourront alors être réalisées afin de permettre aux éleveurs de modifier leurs modes d'élevage, et à terme, ne plus avoir recours au débecquage.
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