Résumé :
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Tables des matières: - Résumé - Évaluation et recommandations - La crise économique et financière - Une période délicate pour la politique monétaire et budgétaire/L'Islande est en train de résoudre les problèmes économiques laissés par la crise financière. Elle a bien avancé dans la mise en œuvre du programme global convenu avec le FMI. L'activité économique a cessé de se contracter à la fin de 2010 et une reprise tirée par la consommation et l'investissement des entreprises devrait prendre de l'ampleur, de sorte que la croissance économique atteindrait 3% pour cent à l'horizon 2012. L'inflation devrait rester basse et l'excédent sous-jacent de la balance courante se maintiendra. Beaucoup a été fait pour restaurer la santé du secteur financier. Le système bancaire a été recapitalisé à la fin de 2009 et des mesures ont été récemment prises pour accélérer la restructuration de la dette du secteur privé. Des réformes ont été apportées au système de réglementation et de supervision pour pallier les carences révélées par la crise financière. La Banque centrale d'Islande (BCI) et l'Autorité de surveillance financière (FME) ont signé un accord de coopération afin de renforcer la surveillance macroprudentielle, mais l'application des politiques pourrait être plus efficace si la FME était intégrée dans la BCI, dont les compétences s'étendraient alors à la réglementation et à la supervision prudentielles. Une stratégie visant à assouplir les contrôles des mouvements de capitaux a été récemment adoptée, avec une période de libéralisation qui devrait s'étaler sur plusieurs années. Le cadre de la politique monétaire doit être renforcé. La politique monétaire ne s'est pas montrée très efficace à elle seule pour contrecarrer le cycle du crédit ou pour assurer la stabilité des prix. Afin d'améliorer la performance de l'action monétaire, la BCI devrait adopter un régime de ciblage de l'inflation qui accorde plus d'importance au lissage des fluctuations du taux de change et qui s'appuie sur la politique budgétaire et sur la réglementation macroprudentielle. Si l'Islande adhère à l'UE, elle devra chercher à adopter l'euro le plus rapidement possible. Le gouvernement a commencé à inscrire les finances publiques sur une trajectoire durable. La crise financière a ravagé les finances publiques de l'Islande. Le solde budgétaire des administrations publiques (hors annulations de créances) est passé du quasi-équilibre en 2008 à un déficit de 10 % du PIB en 2009 et la dette nette des administrations publiques, qui était pratiquement inexistante en 2007, a atteint 40 % du PIB en 2009. Les coûts budgétaires directs de la récente crise financière avoisinent 20 % du PIB, chiffre plus élevé que dans tout autre pays sauf l'Irlande (graphique). Afin de remettre les finances publiques de l'Islande sur une trajectoire durable, le gouvernement met en œuvre le programme d'assainissement budgétaire convenu avec le FMI. Le déficit budgétaire doit descendre au-dessous de 3 % du PIB en 2011, et un léger excédent est prévu à l'horizon 2013. Le cadre budgétaire a été renforcé, mais les autorités devraient aller plus loin en adoptant une règle d'équilibre budgétaire à moyen terme. Des mesures sont prises pour promouvoir le retour à l'activité des travailleurs qui ont perdu leur emploi. Le gouvernement a fortement augmenté les dépenses en faveur des services publics de l'emploi pour offrir des services appropriés de placement et de formation. Des ressources supplémentaires seront mobilisées pour permettre à tous ceux qui le souhaitent d'achever leurs études secondaires. Les programmes professionnels vont être développés, les cours de formation seront mieux adaptés aux besoins et le programme de stages de longue durée, qui connaît un grand succès, sera renforcé. Avec la décrue du chômage, il conviendra de ne pas reconduire l'extension temporaire de la durée d'indemnisation, pour éviter d'affaiblir les incitations des chômeurs à retrouver un emploi. Les problèmes du système de gestion des pêches doivent être traités de façon à préserver une activité de pêche durable et efficiente. L'Islande est parvenue à bien gérer son importante industrie de la pêche grâce à ses régimes de totaux admissibles de capture (TAC) fondés sur des recommandations scientifiques et à son système de quotas individuels transférables (QIT), qui incite fortement les détenteurs de quotas à gérer correctement la ressource. Ce dispositif pourrait être menacé par les réponses potentielles des pouvoirs publics devant le caractère jugé inéquitable des distributions initiales de quotas et par l'adhésion de l'Islande à l'UE. Il ne faut pas oublier qu'au moment de l'attribution initiale de quotas le droit de pêche a été limité, contrairement au régime d'accès libre en vigueur jusque-là. Les autorités ne peuvent plus rien faire pour remédier au manque d'équité perçu de l'allocation initiale, puisque la plupart des détenteurs actuels de quotas ont acheté leurs quotas. Néanmoins, afin de renforcer le consensus politique autour du système de quotas, le gouvernement devrait porter l'impôt spécial sur la ressource halieutique jusqu'à un niveau qui n'entraîne pas de difficultés financières pour le secteur et qui ne détruise pas non plus le régime de quotas. Les autorités devraient aussi réduire progressivement les TAC, pour les ramener du niveau compatible avec la viabilité biologique jusqu'au niveau qui maximise les rentes de ressource, et récupérer par l'impôt la totalité de cet accroissement de la rente. Afin de maintenir la valeur de sa ressource halieutique au sein de l'UE, les autorités islandaises devraient négocier pour garder le pouvoir de fixer les TAC en fonction de données scientifiques et pour préserver son système de quotas individuels transférables.
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