Résumé :
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Le grand séisme du 11 mars 2011 qui a dévasté l'Est du Japon est le plus puissant jamais enregistré au Japon et le pays connaît aujourd'hui la pire catastrophe de son histoire depuis la guerre. L'OCDE travaillera en étroite collaboration avec les autorités japonaises dans les mois qui viennent et est disposée à les assister dans la mesure de ses moyens en ces moments difficiles. S'il est encore trot tôt pour évaluer pleinement l'ampleur des dommages, la catastrophe aura pour incidence immédiate de réduire la production, même si cette incidence sera ultérieurement inversée par les efforts de reconstruction. Les pressions déflationnistes vont sans doute continuer de freiner la croissance. La Banque du Japon devrait donc maintenir une orientation accommodante tant que la déflation persistera, en prêtant attention aux risques d'évolution plus négative que prévu. La priorité pour le Japon est de répondre aux situations d'urgence humanitaires et de reconstruction, tout en faisant face à la situation nucléaire. Cela nécessite inévitablement à court terme d'augmenter les dépenses publiques. Néanmoins, compte tenu de la situation de la dette, ceci devrait être financé par un transfert des dépenses et par une augmentation des revenus à court terme en faisant appel à la solidarité de la population japonaise. La situation budgétaire a atteint un seuil critique. Sous l'effet des déficits budgétaires chroniques, il est prévu que la dette publique brute passe au niveau sans précédent de 200 % du PIB, et la dette nette à 115 % en 2011. La plus haute priorité à moyen terme devra donc être accordée à un plan d'assainissement crédible et détaillé comportant des réductions de dépenses et des augmentations d'impôts, en prenant en compte la nécessité de dépenser pour la reconstruction. Soutenir l'expansion économique grâce à la Nouvelle Stratégie de croissance. Une croissance plus forte est également importante pour stabiliser le ratio d'endettement. L'objectif de la Stratégie, consistant à accroître la demande dans quatre directions - à savoir l'innovation verte, les soins de santé, l'intégration économique avec l'Asie et le développement régional - devra reposer principalement sur une réforme de la réglementation plutôt que sur des mesures budgétaires coûteuses. Réformer le secteur de l'éducation. Les résultats de l'enseignement, qui exercent une influence déterminante sur la croissance de la productivité, pourraient être améliorés grâce à des investissements plus importants dans l'éducation et l'accueil des jeunes enfants. L'intégration des garderies et des écoles maternelles, prévue par la Nouvelle Stratégie de croissance, permettrait d'améliorer la qualité de l'enseignement tout en permettant de réaliser des économies. Il faudrait améliorer l'enseignement supérieur en renforçant la concurrence grâce à une plus grande transparence sur le plan de la qualité et à une internationalisation accrue. Remédier au dualisme du marché du travail. L'augmentation de la proportion de travailleurs non réguliers a permis aux entreprises de bénéficier d'une plus grande flexibilité sur le plan de l'emploi et de réduire les coûts salariaux, mais ces travailleurs sont défavorisés en termes de rémunération, de formation, de sécurité d'emploi et de couverture sociale. Pour réduire le dualisme du marché du travail, il faut adopter une approche globale associant une plus large couverture sociale pour les travailleurs non réguliers, de meilleurs programmes de formation, des mesures pour éviter la discrimination à l'encontre des travailleurs non réguliers et une réduction de la protection effective de l'emploi pour les travailleurs réguliers.
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