Titre : | Plantes cultivées : « Il faut penser les nouvelles technologies génomiques avec une approche politique globale » (2023) |
Auteurs : | Valérie Péan, Auteur |
Type de document : | Article |
Dans : | Sesame (13) |
Article en page(s) : | 30-37 |
Langues: | Français |
Concepts : |
PLANTE CULTIVEE
GENOMIQUE NOUVELLE TECHNOLOGIE ESSAI DE VARIETE AMELIORATION VARIETALE OGM |
Résumé : | Avec trois lettres seulement, c’est déjà la cacophonie. Les uns disent NBT (New Breeding Techniques), d’autres évoquent plus précisément les NGT (New Genomic Techniques) ou encore sa version française, NTG, pour Nouvelles Techniques Génomiques. Dans cette forêt d’acronymes, certains ont tranché et parlent d’« OGM cachés ». De quoi réveiller les collectifs et les arguments d’il y a vingt ou trente ans, quand faisaient rage de violentes batailles, jusque dans les mondes pas si feutrés de la recherche scientifique. Mais de quoi parle-t-on au juste? C’est à partir des années 2000 que se sont développées ces méthodes nouvelles, et plus encore depuis la mise au point en 2012 de CRISPR-Cas9, qui permet à moindre coût de modifier beaucoup plus précisément le génome d’une plante, d’un animal ou d’un micro-organisme. Une mutagénèse dite dirigée car elle induit une modification sur une séquence ciblée de l’ADN. Réparer, inactiver ou ajouter un gène… pour quoi faire? En termes d’applications végétales, les ambitions sont affichées: meilleure tolérance à la sécheresse, résistance aux maladies, qualités nutritionnelles, sur fond d’adaptation au changement climatique et de souveraineté alimentaire. Les critiques aussi qui, pêle-mêle, s’interrogent comme autrefois sur le modèle économique et ses effets de concentration ou ses conséquences sur la biodiversité, la traçabilité de ces nouvelles variétés et l’information du consommateur, la multiplication des brevets qui verrouillent l’innovation et autres sujets de dissensus. Un débat avivé par la perspective à court terme d’un changement de réglementation européenne. En clair, le « toilettage » de la directive communautaire de 2001 qui définit les OGM, en réglemente les utilisations et, point important, en exempte un certain nombre de procédés techniques. En ligne de mire: les plantes issues des NTG doivent-elles ou non être soumises aux mêmes obligations que les OGM « classiques »? Bref, un paysage complexe et multifacette, dans lequel toutefois des réflexions collectives ont le mérite de baliser des chemins. C’est le cas pour l’avis de l’Académie des technologies1, rendu public le 15 février 2023. Son pilote, Bernard Chevassus-au-Louis, bénéficie d’une autorité scientifique incontestable mais aussi d’une aura de « sage » (sa modestie dût-elle en souffrir). Biologiste et humaniste, il s’est prêté au jeu du grand entretien. |
Exemplaires (1)
Cote | Support | Section | Disponibilité |
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SES | Revue | AG - Agrosciences | Disponible |