Résumé :
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Ce travail est consacré à l'étude des transferts de métaux, notamment l'uranium, aux différents stades hydrothermaux dans le massif de Saint Sylvestre (NW du M.C.F), et aux caractéristiques des perturbations d'ordre géochimique, minéralogique (altérations associées) et structural (contraintes, failles, diaclases et microfissures) qui leur sont associées.La méthodologie a consisté à relier précisément chaque stade de percolation dans le bâti rocheux à un évènement identifié de circulation de fluides, par l'intercomparaison entre les données acquises sur les fluides des traînées d'inclusions fluides (réseaux de microfissures scellées dans le granite), et les données obtenues sur les fluides de minéraux hydrothermaux bien calés dans les séquences paragénétiques.Les travaux réalisés ont permis la description quantitative de plusieurs sites minéralisés en U, As, et F du point de vue de l'analyse des successions et de la géométrie des percolations de fluides. L'étude des microfissures permet de retracer l'histoire des circulations à travers ces différents drains et est susceptible en outre de livrer des informations quantitatives sur l'évolution des paléoperméabiités, via l'estimation de la densité spatiale des microfissures d'un stade donné.L'étude simultanée des circulations fluides, de la microfissuration et des altérations associées a permis:-de définir les caractéristiques physicochimiques des fluides associés aux stades précoces par rapport à la formation des pièges et des minéralisation uranifères. Les principaux stades précoces (identifiés dans les filons à mispickel, et certaines pegmatites) sont notamment caractérisés par des fluides aquo-carboniques piégés dans des conditions de haute pression et température (470 à 500°C; 2500 à 3250 bars). Ces fluides ont circulé dans les fractures à quartz -mispickel, et des réseaux de microfissures N160 °E (et à moindre degré N40 °E).-d'envisager un développement des pièges de type “épisyénite” dans un système de microfractures E-W, par un mécanisme de condensation de vapeurs aqueuses, dont les caractéristiques sont une très faible salinité (<2 % pds eq. NaC1) et une température élevée (350 à 400 °C). La croissance du nombre de marqueurs E-W au contact des épisyénites indique que les réseaux E-W ont joué un rôle primordial dans l'initiation du phénomène de dissolution.Ces mêmes fluides sont également responsables des altérations précoces comme l'albitisation et la chloritisation,associées au phénomène de dissolution dont les conditions P-T sont les suivantes:325 °C±25 °C; 250±100 bars.-de définir les conditions de migration et dépôts postérieurs à la formation des pièges (U, puis F). Le dépôt de la pechblende primaire est probablement associé à un fluide aqueux dont les caractéristiques sont une température de 180 à 250 oc et une salinité variable mais élevée (jusqu'à 12 % pds eq. NaC1 et plus) qui témoigne de phénomènes de mélange.Les remobilisations tardives d'uranium associées au dépôt de la fluorine sont caractérisées par des températures basses (80 à 200 °C) et des salinités variables suivant les types de fluorines (faibles pour les fluorines précoces ; élevées pour les fluorines tardives, d'age probablement liassique).Grâce à une approche pluridisciplinaire, les différents stades de mobilité de l'uranium ont été étudiés, ce qui a permis de définir les caractéristiques géométriques des remobilisations tardives d'uranium hors des épisyénites et leur ampleur. L'étude effectuée autour de deux épisyénites minéralisées Peny 138 et 140, a montré qu'il y a un faible déplacement de la minéralisation primaire qui n'excède pas 5 m. L'uranium qui a été mobilisé hors du site au cours des phases tardives de l'altération hydrothermale, a été adsorbé essentiellement sur des minéraux argileux (illites, smectites et kaolinites) et sur des oxydes de fer, principalement dans des microfissures.
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