Les origines de la vie

Dès ses débuts, il y a plus de 4 milliards d'années, la Terre était une planète habitable avec de l'eau liquide sur sa surface. C'est dans ce contexte que la vie est apparue, mais il est très difficile d'enquêter sur ces périodes. Alors quels outils scientifiques utilise-t-on ? Quelles sont les théories et y a-t-il un consensus dans la communauté scientifique ?

Aux origines de la vie : l'étude des micro-organismes

"Probablement n'auront-nous jamais de traces". C'est ce que commence par rappeler Marie-Christine Morel puisque la recherche ne dispose encore que d'hypothèses et des traces plausibles aux alentours de 3,4 milliards d'années. Il s'agit d'analyser des traces fossiles qui constituent des restes d'êtres microbiens très petits dont la composition en carbone pourraient être compatibles avec une origine biologique. Mais il faut savoir que ces micro-organismes sont faites de matières molles qui ne se préservent pas très bien, tant ils datent de plusieurs milliards d'années.

Malheureusement, Anne Nedelec souligne que nous sommes prisonniers de la crédibilité de l'enregistrement fossile, sachant que sur Terre, nous ne disposons pas de roches plus anciennes que 4 milliards d'années, là où la Terre s'est formée il y a 4,5 milliards d'années.

Une définition de la vie (et du vivant)

Il faut d'abord être capable de se reproduire, de se multiplier, disposer d'un organisme qui soit capable d'extraire de l'énergie. Une énergie qui ne peut provenir que de l'interaction avec notre environnement, puisque nous sommes le résultat d'un déséquilibre chimique permanent.

Marie-Christine Maurel explique que la vie est toujours en rapport associé à notre environnement. C'est selon elle la définition la plus la plus raisonnable qui peut rassembler plusieurs disciplines autour d'une même recherche. On ne connaît pas de forme de vie indépendamment des interactions avec l'environnement : "La définition de la vie sur laquelle tous les scientifiques peuvent s'accorder, c'est que le vivant en général repose sur les interactions entre tous les êtres vivants dans un environnement qui interagit également sur les métabolismes".

D'une matière inerte, à l'état de vivant

Comment du minéral on passe au biologique ? Pour que ce passage du minéral à une matière organique capable de s'auto organiser, se réalise, les trois spécialistes rappellent les conditions particulières, notamment pour que les atomes se rencontrent, réagissent et forment des composés du vivant. Il faut avant tout de l'eau, des roches qui contiennent beaucoup de fer. L'eau est capable de faire réagir tous ces minéraux et surtout de produire de l'hydrogène, ce qui donne une interaction avec le carbone qui est très très forte pour créer des premières molécules organiques.

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On en parle avec

• Bénédicte Menez, Géobiologiste à l’IPGP et professeure à l’université Paris cité
• Marie-Christine Maurel, professeure de Biologie cellulaire et moléculaire à Sorbonne Université et au MNHN, auteur de "Xénobiologie, vers d’autres vies” chez Odile Jacob
• Anne Nedelec, professeure émérite de science de la terre à l’université de Toulouse et auteur du livre "La Terre et la vie" aux éditions Odile Jacob